C'est la République qui recule, car vous n'appliquez pas ses principes avec la même fermeté pour tous.
La commission des lois a rejeté le 13 juin cette proposition de notre groupe, qui souhaitait créer une commission d'enquête parlementaire relative à la lutte contre les groupuscules prônant la violence ; l'objectif était de proposer des mécanismes permettant de les éradiquer. La commission des lois se montre inconséquente et irrespectueuse face à ces propositions de bon sens. Un député du groupe La République en marche a qualifié cette proposition de résolution de texte d'émotion. Incroyable ! Des policiers se font agresser, des commerçants voient leurs commerces ruinés, des habitants doivent se terrer chez eux pour ne pas prendre le risque d'être blessés, nous sommes sous la menace de nombreux attentats, et on nous dit que c'est un texte d'émotion ! Non, ce n'est pas un texte d'émotion, mais un texte de révolte, face à des violences répétées et inacceptables qui ne peuvent plus durer. Quoi de plus normal que de vouloir tirer les leçons de cet épisode et éviter des débordements graves à l'avenir ?
L'orateur du groupe La République en marche, Thomas Rudigoz, a dénoncé une proposition « peut-être dictée par des volontés politiciennes » . En quoi la volonté de rétablir l'ordre et la justice est-elle politicienne ? La volonté politicienne n'est-elle pas plutôt celle qui consiste à protéger à tout prix le Gouvernement, même s'il peut éventuellement avoir des failles, auxquelles il faut remédier pour assurer la sécurité des Français ?
Chers collègues, je vous laisse méditer ces interrogations et, je l'espère, prendre vos responsabilités avec nous.