Ma question concerne les flux migratoires. Au cours de la précédente législature, un rapport détaillé a dressé l'état de la situation migratoire en Europe. Ce rapport montrait une réduction du flux entrant de migrants – 382 000 arrivées en 2016 contre un million en 2015 – et en particulier du flux passant par la Méditerranée orientale, à la suite des accords conclus avec la Turquie.
Toutefois, on se rend compte que la route de la Méditerranée centrale, qui passe par la Libye, est redevenue la voie privilégiée des migrants. Face à cet état de fait, l'Italie a de nouveau appelé à la solidarité. Les moyens européens de contrôle des frontières sont dérisoires pour sauver des centaines de vies et juguler le flux. Pourriez-vous nous détailler précisément les différences entre les opérations Triton, coordonnée par Frontex, et Sophia, mise en place dans le cadre de la politique de sécurité et de défense communes ? Où en est la formation des garde-côtes libyens et quels sont leurs moyens, dans le contexte de chaos que connaît leur pays ? Où en est l'Agence européenne des garde-côtes et des garde-frontières créée le 6 octobre 2016 ?
Enfin, ce rapport mettait en avant le fait que, selon toute vraisemblance, ces flux perdureront en raison de la pression démographique en Afrique subsaharienne et des faibles perspectives de résolution des grands conflits au Moyen-Orient. Le rapport proposait avant tout d'adresser des réponses à ce problème à la source, en portant l'aide de la France au Liban et à la Jordanie au même niveau que celle de nos principaux partenaires, l'Allemagne et le Royaume-Uni, tout en assurant davantage de prévisibilité et de lisibilité dans la programmation et la mise en application de nos engagements, en vue d'en maximiser les effets utiles. Il conviendrait, d'autre part, de porter l'aide de l'Union européenne au Liban et à la Jordanie au même niveau que le soutien apporté à la Turquie dans le cadre de la déclaration Union européenne-Turquie de mars 2016. Qu'en est-il ?