Intervention de Ángel Losada

Réunion du mardi 18 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Ángel Losada, Représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel :

La scission géographique opérée, au sein de l'Union européenne, entre les pays du G5 Sahel d'un côté, le Soudan et l'Erythrée de l'autre, ne relève pas de mon choix, mais résulte d'une répartition des tâches sur laquelle je n'ai pas de prise. Vous avez pourtant raison : le Tchad a des liens très forts avec le Soudan, un pays sahélien du point de vue géographique, mais aussi avec la République centrafricaine. Cela dit, le fonds fiduciaire de l'Union européenne, qui s'adresse à la fois aux pays du Maghreb, du Sahel et de la Corne de l'Afrique, aborde conjointement la problématique migratoire sur ces zones géographiques. En outre, je travaille en relation étroite avec le représentant spécial de l'Union européenne pour la Corne de l'Afrique, M. Alexander Rondos. Il est envisagé de de mettre en place, dans la Corne de l'Afrique, une stratégie parallèle à celle que nous entreprenons avec le G5 Sahel, ce qui permettrait d'avoir vraiment une approche globale. Mais cette question dépasse ma compétence.

La question des relations du Golfe avec les pays du Sahel est éminemment politique. J'ai pu constater cela de près, ayant officié pendant trois ans comme ambassadeur d'Espagne au Koweït. Les pays du Golfe sont préoccupés par l'explosion démographique du Sahel, qui risque de rendre dominant l'islam de rite malékite, majoritairement pratiqué dans cette région, et jugé non conforme par les pays du Golfe, qui pratiquent l'islam wahhabite. Nous devons analyser de qui est en train de se passer à l'aune de cette grille de lecture, mais cela dépasse également ma compétence.

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