Non, pas trop longtemps : je voulais dire qu'ils ont de l'assise et de l'expérience. Certains d'entre eux m'avaient dit : « Tu sais, Pierre, ne te fais pas trop d'illusions, même si c'est un texte transpartisan, équilibré, pas politicien ni démago, et que tu as fait un bon travail en commission. » Nous avons effectivement pu échanger avec tout le monde, et je tiens à cet égard à remercier le président de la commission, qui a été, je le dis, très ouvert. J'ai vraiment apprécié les débats que nous avons eus.
Je tiens aussi à remercier le président Jacob, qui m'a permis d'inscrire cette proposition de loi dans la niche parlementaire du groupe Les Républicains. Pour le jeune parlementaire que je suis, élu depuis peu, c'est quelque chose d'important.
Des illusions, je m'en suis fait un peu : je pensais, naïvement sans doute – lorsque j'aurai quelques années de plus derrière moi, cela ira mieux – , que ce que nous entendions sur le terrain, quelle que soit notre sensibilité politique, pourrait trouver ici une traduction apolitique et consensuelle, et que nous pourrions essayer d'avancer ensemble. Je me suis trompé.
Auparavant, avec un bloc de droite et un bloc de gauche, c'était compliqué, m'a-t-on dit, mais aujourd'hui, avec un bloc central ayant une approche un peu nouvelle – c'est en tout cas la manière dont vous présentez les choses dans les médias, qui vous suivent encore souvent dans cette dialectique – , je me disais qu'il y avait peut-être moyen, comme on dit chez moi, de faire passer ce texte. Je me suis trompé. Je le regrette, surtout pour nos concitoyens qui vont continuer à recevoir des appels pour tout et n'importe quoi, de sept heures du matin à vingt-deux heures, en raison d'un manque de courage de la majorité parlementaire.
Nos travaux en commission avaient été constructifs ; nous avions avancé, même si nous n'étions pas d'accord sur tout. C'est seulement ce matin que les amendements de suppression des articles ont été déposés par le Gouvernement. On a tout de suite compris que la majorité avait dû ajuster les choses sur un certain nombre de points.