Nous nous connaissons depuis longtemps, M. Gozi et moi-même ; nous avons publié un ouvrage, il y a quatre ans, au titre toujours d'actualité, au point que nous pourrions le rééditer : L'urgence européenne.
Sabine Thillaye a souhaité que la commission des affaires européennes soit associée à cette audition, et c'est bien naturel.
Nous pourrions commencer par évoquer les relations bilatérales. Le Président de la République, Emmanuel Macron, et le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, ont annoncé la rédaction d'un « traité du Quirinal » – sur lequel j'espère, Sandro Gozi, que vous nous apporterez des précisions. Sachez en tout cas que, pour nous, la relation franco-italienne compte beaucoup et nous souhaitons par conséquent l'approfondir. Nous souhaitons également que les deux pays prennent ensemble des initiatives d'envergure européenne.
Le deuxième point que nous entendons aborder est la refondation de l'Europe. Chacun sait que vous êtes un Européen plein d'allant. Aussi nous donnerez-vous votre vision sur ce qu'il est possible de défendre et de faire dans l'année à venir. Il y a en effet urgence, avant les élections européennes de 2019, à mener un certain nombre de réformes afin de faire de l'Union européenne une puissance politique qui pèse dans le monde et contribue à son équilibre.
Enfin, nous évoquerons la question migratoire. Nous allons examiner un projet de loi qui ne sera d'ailleurs, comme l'a précisé le ministre d'État, ministre de l'intérieur, qu'une « brique » d'un ensemble de mesures, humaines en même temps qu'efficaces. Nous serons donc très attentifs à vos propos. Nous connaissons la situation de l'Italie, évidemment au premier rang, avec la Grèce, géographie oblige, en matière d'arrivée de migrants et donc de demandes d'asile. Une solidarité entre pays européens s'impose ainsi que, donc, une harmonisation du droit d'asile. Nous pensons qu'il faut multiplier les contacts avec les pays d'origine et les pays de transit – vous nous direz ce qu'il en est des relations que vous avez nouées avec la Libye, en particulier, pour ce qui est de la surveillance des eaux. Nous avons noté avec grand intérêt que l'Italie, comme du reste la France, avait une présence très importante au Niger pour lutter contre les réseaux, contre la traite des êtres humains, contre toutes ces abominations : vous allez y déployer quelque 500 militaires.
Nous sommes très heureux de la présence à vos côtés de l'ambassadrice d'Italie en France, Teresa Castaldo, ainsi que de celle du premier conseiller de l'ambassade.