Pour ma part j'ai également été extrêmement impressionné par la somme de travail qu'a fournie votre commission, par le nombre très important d'auditions, par la richesse des échanges et par l'implication de l'ensemble des députés à travers les questions qu'ils ont pu poser. C'est, me semble-t-il, la première fois qu'un travail parlementaire va ainsi au fond des choses.
J'avais eu l'honneur d'ouvrir votre série d'auditions et j'avais insisté sur ce que je considère être une crise systémique de la sûreté et de sa gouvernance –j'y inclus, au-delà de la sûreté proprement dite, la sécurité, ainsi que la gestion des matières et des déchets. Or vos travaux ont malheureusement renforcé ce constat que j'avais posé à l'époque, comme l'a renforcé l'actualité puisque, depuis que votre commission a commencé ses travaux, on a vu surgir le problème des soudures de l'EPR et qu'une décision de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a validé le générateur de vapeur (GV) du réacteur de Fessenheim 2, ce qui, pour moi, pose réellement la question de la capacité du système à poser des garde-fous.
Vos travaux ont permis d'éclairer les différentes causes et les différents enjeux de cette crise systémique, et nos attentes sont donc fortes par rapport aux conclusions et aux recommandations que vous pourrez formuler.
Un enjeu en particulier mérite selon moi toute l'attention, je veux parler de cette zone grise dans laquelle il est difficile de rendre à chaque acteur la responsabilité de ses engagements, de ses décisions et de ses actes. À cet égard, il me paraîtrait souhaitable que les travaux que vous avez menés aboutissent à mettre en place des processus qui garantissent que, demain, l'ensemble des acteurs soient davantage responsables, pour que la confiance dans le système, sa sûreté et sa gouvernance puisse être rétablie. Il y a là, démocratiquement parlant, une réelle urgence.