Non. L'uranium, qu'il s'agisse d'uranium naturel ou d'uranium de retraitement, lorsqu'il ne présente pas une teneur suffisante pour passer en réacteur doit être enrichi. Avec de l'uranium naturel, on obtient grosso modo un huitième d'uranium enrichi et sept huitièmes d'uranium appauvri ; avec de l'uranium de retraitement, c'est à peu près la même chose : on obtient un huitième d'uranium de retraitement enrichi – l'URE qui va devenir le combustible – et sept huitièmes d'uranium de retraitement appauvri qui n'a aucune utilité, qui est peu radioactif mais présente quand même l'inconvénient de contenir l'isotope 236 de l'uranium, lequel caractérise justement l'uranium de retraitement par rapport à l'uranium naturel. L'opération consistant à aller faire réenrichir cet uranium de retraitement en Russie permet donc d'y évacuer sept huitièmes du volume, qui reste là-bas puisque la pratique internationale veut que ce soit l'enrichisseur qui conserve la partie appauvrie de l'uranium qu'il a traité.