Nous avons là une belle opportunité d'afficher une vision partagée sur l'agriculture. Cela nous permettra de rassurer nos paysans, inquiets, voire en colère. L'avenir de notre agriculture passe par l'Europe, alors même que la ferme France n'est plus forcément en position de leader dans toutes les filières. Des défis majeurs nous attendent : mondialisation, volatilité du marché des produits agricoles, mutations permanentes auxquelles sont confrontés les agriculteurs, tant en matière d'environnement que de sécurité alimentaire.
Les agriculteurs ont toujours fait preuve d'une grande capacité adaptation, mais toujours en rognant, il faut le reconnaître, sur leur revenu. La réforme de la PAC représente pour eux une étape majeure, et tout à fait intéressante pour peu que l'on prenne le tournant dans de bonnes conditions.
Un point fait l'unanimité dans notre assemblée : il n'est pas acceptable que le budget européen de l'agriculture diminue. L'agriculture doit revenir au coeur du projet européen. Souvenons-nous de la genèse de l'Europe : l'agriculture est une chance pour la cohésion des États membres. Ce qui ne signifie pas qu'il faille renoncer à nos engagements dans d'autres secteurs.
Cela suppose de répondre à deux préalables : premièrement, redéfinir les missions de l'agriculture en désignant l'alimentation comme l'objectif n° 1 de nos producteurs, tout en replaçant l'agriculture dans notre dispositif économique, tant en termes d'agro-industrie que d'aménagement du territoire ; deuxièmement, redéfinir les modèles économiques de l'exploitation agricole dans toute leur diversité, afin de prendre en compte les spécificités des territoires, et dans une démarche de consolidation des filières – l'objectif étant de redonner des revenus à nos paysans.