S'agissant de l'articulation entre le sport et la culture, qui ne sauraient être dissociés, je travaille en étroite collaboration avec la ministre de la culture. Pour l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, nous rassemblerons l'ensemble des ministres concernés. Un comité interministériel sera créé afin de coordonner l'organisation d'événements et de projets qui constitueront autant d'occasions de mettre en valeur, de façon pragmatique, l'association du sport et de la culture. C'est d'ailleurs l'esprit des Jeux de la francophonie, auxquels j'ai assisté.
Pendant six ans, j'ai présidé le Comité éthique et valeurs du sport au sein duquel nous avons créé les « 24 heures du sport féminin ». Grâce à la journaliste Christine Kelly, qui a su transformer l'essai, la part du sport féminin dans les programmes sportifs télévisés est passée de 7 % à 14 % en trois ans. En 2016, ces « 24 heures du sport féminin » sont devenues les « 4 saisons du sport féminin » autour des thèmes suivants : « La médiatisation du sport féminin », « Je réfléchis sur le sport féminin », « Je pratique le sport féminin » et « La fête du sport au féminin ». Ce programme a été reconduit en 2017.
Le 5 septembre prochain à Valence, notre « Pensez sport » nous donnera l'occasion de réfléchir aux nouvelles pratiques.
Nous avons par ailleurs interrogé les présidents des fédérations sportives sur leurs plans de développement de la gouvernance et de la pratique au féminin, ainsi que sur les événements permettant de communiquer sur le sport au féminin. Dans ce domaine, je poursuis l'action de mon prédécesseur, notamment en développant la communication sur la valorisation de la pratique au féminin, dans la perspective du plan « Héritage de la candidature de Paris pour l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ».
Aux côtés de la Fédération internationale de football association (FIFA), l'État français est totalement impliqué dans l'organisation, en 2019, de cet événement tant attendu que constitue la Coupe du monde de football féminin. Cette année, l'équipe de France n'a malheureusement pas pu aller au-delà du quart de finale de l'Euro ; l'objectif est aujourd'hui de l'accompagner, de continuer à travailler car il ne manque que le petit but qui lui permettrait d'aller plus loin.
J'ai été bénévole – j'ai créé un club – ou ambassadrice humanitaire pendant plus de dix ans et je sais donc ce que représente l'implication des bénévoles. Vous devez toutefois comprendre que je ne suis ministre que depuis deux mois et demi et que je ne connais pas encore la réponse à votre question, mais je m'engage à vous l'apporter par écrit. J'aurais d'ailleurs besoin d'échanger avec vous tous afin de mettre votre expérience à profit pour progresser dans ce dossier.
Dès mon arrivée, j'ai rencontré la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Mme Frédérique Vidal, ainsi que la direction générale du travail, afin de chercher à être le plus efficace possible, par exemple en valorisant le travail de nos bénévoles par la validation des acquis de l'expérience et par des passerelles de formation.
Nous organiserons au cours des années à venir de grands événements sportifs européens et mondiaux : JO 2024 bien sûr, mais aussi Ryder Cup en 2018, ainsi que des Coupes du monde en football et en rugby. Il ne faut pas que nos bénévoles aient le sentiment de travailler pour rien ou d'être pressés comme des citrons mais, au contraire, qu'ils voient que nous les soutenons, que nous les mettons en valeur. Ma collègue ministre du travail, Muriel Pénicaud, est très réceptive à ce sujet. Qui plus est, nous voulons fidéliser ces volontaires dans la perspective de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
La radicalisation est un sujet majeur. Nous avons identifié des zones dites « sensibles » dans le contexte sportif. Nous souhaitons travailler à l'échelon interministériel, avec les divers services déconcentrés, qui mettront à notre disposition des kits de prévention. Si la radicalisation de certains clubs est flagrante, nous déciderons sans hésiter de les fermer, en coopération avec le ministère de l'intérieur. Notre objectif premier est la sécurité et nous sommes vigilants dans le suivi des clubs dits « sensibles ».
S'agissant du budget, les arbitrages sont encore en cours et les lettres plafonds ne sont pas arrivées. Je vous assure que mon objectif est de maintenir les montants de crédits nécessaires pour relever le défi de la place du sport dans la société. À cet égard, notre pays supporte mal la comparaison avec les pays scandinaves. Nous nourrissons un projet ambitieux, mais nous souhaitons également innover dans la recherche de partenaires afin de mener nos programmes à bien. Ainsi, nous avons déjà commencé à sensibiliser les entreprises car j'ai une vision très claire de ce que je souhaite pour l'avenir du sport et de la France, mais aussi de ce que sera mon ministère lorsque, dans cinq ans, j'en remettrai les clés.
L'ambition est là ; nous devrons toutefois établir des priorités entre les projets.
Nous allons revoir avec le CNDS l'ensemble des plans existants. Nous demeurerons notamment attentifs au maintien du plan d'aménagement en outre-mer, car on ne saurait prétendre y encourager la pratique sportive sans développer les infrastructures nécessaires. En revanche, des choix drastiques devront être opérés au sein des projets et les collectivités territoriales devront prendre leurs responsabilités. À cet égard, nous avons commencé à travailler avec l'Association nationale des élus chargés des sports afin d'innover dans la pratique sportive en dehors des créneaux horaires dévolus aux clubs. L'objectif est bien de développer fortement la pratique du sport mais, les budgets n'étant pas extensibles, nous devrons nous montrer ingénieux et travailler ensemble, avec l'espoir que les arbitrages nous soient favorables.
J'en viens à la question sur le sport et l'éducation. L'idée est de dresser une cartographie des communes actives et sportives. Nous ne souhaitons ni imposer dans l'ensemble du territoire national un programme uniforme qui risquerait d'échouer, ni faire des promesses que nous ne pourrions pas tenir. Nous partirons donc d'un échantillon de pratiques locales réussies – 24 régions, dans l'esprit du plan Héritage 2024 – pour élaborer un programme « Éducation et sport » que nous présenterons ensuite à l'échelon national. Pour cela, nous accueillerons les collectivités territoriales et les entreprises locales désireuses de relever le défi et de mettre, comme nous, l'humain – l'enfant, le jeune – au coeur d'un projet, quitte pour cela à surprendre et à transgresser. Vous êtes évidemment les bienvenus si vous souhaitez vous engager à nos côtés.
Dans ce cadre, nous avons aussi rencontré les organisations représentatives des éducateurs, des animateurs et des professeurs de sport, qui, pour certains d'entre eux, nous ont fait part des problèmes que leur posent les lettres de mission. Il faut revaloriser les équipes et les rendre à leurs projets sportifs, qu'ils visent le haut niveau ou l'éducation par le sport, en allégeant le poids des tâches administratives. À cet égard, il apparaît nécessaire de transformer les structures pour récupérer les dotations départementales et les transformer en dotations régionales afin d'aboutir à un fonctionnement comparable à celui des Agences régionales de santé. Nous dressons donc un bilan national, y compris à partir des projets des préfets, et nous nous livrons à un travail de planification. C'est tout un écosystème sportif qui va être bouleversé et transformé.
Aujourd'hui, seuls 2 % des étudiants de l'enseignement supérieur pratiquent le sport dans le cadre universitaire. Auparavant, le jeudi après-midi était réservé au sport ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Nous souhaitons rendre à nouveau obligatoire ce créneau horaire afin que nos jeunes puissent poursuivre leurs études dans les meilleures conditions.
Enfin, à ce stade, je n'ai pas de commentaire à faire au sujet de la réserve parlementaire ; je m'engage en revanche à revenir vers vous lorsque j'aurai posé la question à qui de droit.