Madame la ministre, pratiquer le sport lorsque l'on est handicapé nécessite du matériel adapté ; par ailleurs, les handisportifs et leurs entraîneurs ne sont que très rarement rémunérés. L'État doit se saisir de cette problématique et permettre aux sportives et sportifs handicapés de se consacrer avant tout à leur sport plutôt qu'au prix qu'il coûte. Charles Rozoy, champion olympique de natation, écrit sur son blog : « Les exploits ne sont possibles que dans la sérénité de l'entraînement, et loin des problèmes financiers. » Combien de talents n'éclosent-ils pas parce qu'ils doivent renoncer à la pratique du handisport, faute de moyens ?
Ces problèmes concernent aussi les personnes encadrant les handiathlètes ; ce sont souvent des bénévoles détenteurs des brevets et diplômes nécessaires à l'accomplissement de la mission qui est la leur. Ceci rend très difficile la conciliation entre le métier rémunérateur des entraîneurs et leurs activités de bénévolat au profit des handisportives et handisportifs. C'est alors la qualité même de l'exercice qui est dégradée, créant une inégalité de plus entre valides et invalides.
À l'occasion de la coupe du monde de handirugby à treize, à Pamiers en Ariège, j'ai pu observer que les athlètes ont une exigence de qualité et qu'ils s'expriment avec grand talent sur le pré.
J'ajoute que le handisport souffre également d'un phénomène d'« handiphobie », observé par plusieurs chercheurs et collectifs. Ceci est notamment dû à la faible médiatisation des programmes handisports ainsi qu'à une communication souvent moins soignée que pour les événements sportifs non concernés par le handicap.
Certes, depuis 2003, nous avons enregistré quelques évolutions positives, mais les problèmes des handisportifs demeurent, et nous devons trouver des solutions propices à l'exercice de leurs disciplines. Quels sont vos projets, madame la ministre, pour remédier à ces manquements ?