Certains ont dit que nous étions tous ravis d'apprendre que les Jeux olympiques se tiendraient à Paris. Pour notre part, nous ne sommes que modérément ravis, et je vais vous expliquer pourquoi.
Certes, nous sommes attachés aux manifestations sportives, qui permettent de fédérer le peuple et contribuent à éveiller le goût pour le sport. En revanche, nous sommes moins sûrs de leur intérêt économique, évoqué par M. Bournazel, notamment dans la situation actuelle de la France. Nous ne pouvons ignorer les bilans mitigés, parfois tragiques, pour les pays qui ont hébergé ces jeux : coûts qui plombent les budgets et dépassements budgétaires récurrents – 176 % en moyenne ! – en Espagne, en Angleterre ou en Grèce. Sans parler des coûts liés à la sécurité, sur lesquels on ne pourra faire l'impasse.
Les bénéfices en termes d'impact sur les pratiques sportives sont mitigés, comme le montre l'exemple de Londres, ainsi qu'en matière économique. Paris est déjà la première destination touristique du monde, les JO risquent d'ailleurs de faire fuir une partie de ces touristes !
Enfin, et je parle d'expérience, les retombées immédiates pour le tissu économique local sont incertaines. Il y a encore deux mois, je travaillais à la direction économique de Plaine-commune, en face du Stade de France, et de nombreuses entreprises se plaignaient de n'avoir aucune retombée économique de la présence de ce stade. Elles s'inquiètent donc des retombées des JO. Et je ne parle même pas des retombées pour les habitants !
La population est bien avertie de tous ces risques. À l'heure où l'on rabâche la nécessité de réduire les dépenses publiques et de maîtriser les coûts budgétaires, comment pouvez-vous justifier ces Jeux olympiques ? Comment allez-vous minimiser tous leurs impacts négatifs ?