Je vous ai tous écoutés attentivement, et j'en suis maintenant intimement persuadée : nous sommes tous profondément attachés à la liberté d'opinion comme à son pendant, la liberté d'expression. Il s'agit des fondements de notre République. Nous sommes également tous très soucieux de la sécurité de nos concitoyens. En matière d'images, le CSA en est un acteur important.
J'ai bien entendu les arguments des uns et des autres et les inquiétudes suscitées par l'article 6, lequel permet au CSA de résilier la convention en cas d'agissements graves postérieurs à sa signature.
Je vous propose simplement de revenir sur le vocabulaire employé. Il s'agit bien dans ce texte – voyez son titre ! – de lutter contre les fausses informations, non contre les opinions. Si l'information se définit comme une nouvelle, un renseignement, une documentation donnée aux autres comme s'il s'agissait d'une vérité, l'opinion, elle, est un avis, un jugement personnel qui ne relève pas de la connaissance rationnelle. Elle est sujette à discussion, ne cherche pas à se faire passer pour la vérité. Vous le voyez bien, ce n'est donc pas l'opinion qui est ici mise en cause, mais la fausse information. Ce qui est en débat, c'est la volonté délibérée de manipuler des informations pour tromper nos citoyens et, ainsi, les insécuriser.
Quant aux arguments s'appuyant notamment sur l'avis du Conseil d'État, les commissions les ont tous écoutés et pris en considération pour tenter de réécrire le texte.