Intervention de Robin Reda

Séance en hémicycle du mercredi 4 juillet 2018 à 15h00
Lutte contre les rodéos motorisés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, mes chers collègues, il y a effectivement des textes qui font davantage polémique que celui-là, et nous pouvons nous réjouir de connaître cette semaine, dans cet hémicycle, au moins un moment de consensus, si ce n'est d'unanimité, autour de cette proposition de loi, qui vise à donner une définition claire des rodéos sauvages motorisés et à les réprimer.

L'expression « rodéos urbains » est d'ailleurs quelque peu galvaudée, puisque, comme vous l'avez justement précisé, madame la ministre, ce phénomène touche aujourd'hui l'ensemble du territoire national, nos villes, nos campagnes et nos zones périurbaines, et non pas seulement les territoires relégués de la République, certains se croyant autorisés à réaliser des figures acrobatiques avec des véhicules soumis à réception ou non à n'importe quel moment dans l'espace public, pour leur plaisir personnel ou, plus vraisemblablement, pour troubler l'ordre public. Si un travail transpartisan a été effectué et si le consensus que j'ai évoqué se retrouve aujourd'hui dans notre hémicycle, c'est bien que ce phénomène touche l'ensemble du territoire national.

Ce travail transpartisan a été mené avec des parlementaires mais aussi avec des maires, que je tiens à saluer, car ce sont eux qui font part chaque semaine dans la presse quotidienne régionale de ces phénomènes dangereux et de ces comportements à risque, ainsi que d'un sentiment d'impuissance de l'État, auquel il est urgent de mettre fin, grâce à une série de moyens. À cet égard, le renforcement de l'arsenal législatif auquel nous avons à travailler aujourd'hui constitue la première étape d'un travail qui devra certainement se poursuivre. Je veux donc souligner, comme vous l'avez fait, madame la ministre, l'engagement d'un certain nombre de collègues. Pour ce qui concerne Les Républicains, il s'agit en particulier de Sébastien Huyghe, qui avait déjà soutenu en son temps une proposition de loi à ce sujet et en a déposé une nouvelle en 2017, mais aussi d'un certain nombre de maires, Jean-Marie Vilain à Viry-Châtillon, Brice Rabaste à Chelles et Damien Meslot à Belfort.

Sur tous les territoires de la République, nos élus locaux sont préoccupés par cette question et nous voulons apporter notre contribution constructive au débat sur la lutte contre les rodéos motorisés.

Je me réjouis que nous mettions des mots sur ces troubles. Il manquait une définition pénale claire de ce qu'est un rodéo motorisé, de ce qu'est un comportement d'acrobate sur des engins à deux ou quatre roues. Il fallait décrire ces phénomènes qui, sur tout le territoire national, troublent la cohésion sociale de nos quartiers.

Les sanctions plus claires prévues par l'article unique de la proposition de loi vont sans le bon sens. La confiscation du véhicule devait être inscrite très clairement dans une loi, pour que les forces de l'ordre ne se posent plus la question et ne soient plus prises dans des considérations administratives trop complexes, qui durcissent leurs capacités d'intervention.

Bien sûr, pour que la proposition de loi soit cohérente et colle aux réalités du terrain, il fallait rappeler certains faits divers tragiques, en insistant sur les risques qu'entraînent les rodéos urbains, tant pour leurs auteurs que pour ceux qui se trouvent à proximité. Il fallait aussi lutter contre le sentiment d'impunité qu'éprouvent les auteurs. Je ne citerai qu'un exemple : récemment, dans le Val-de-Marne, une mère de famille a été passée à tabac pour avoir essayé de s'opposer dans un parc public à un rodéo motorisé qui pouvait mettre en danger des enfants et leurs parents.

Une fois que la proposition de loi aura été votée, je l'espère, à la plus large majorité, voire à l'unanimité, ce qui restera probablement comme un moment historique de l'été, …

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