Madame la ministre, madame la rapporteure, en faisant disparaître la réserve parlementaire, vous soulevez un tollé parmi les associations et les représentants des communes. Après les 13 milliards d'euros dont les collectivités territoriales vont être spoliées, après les récents coups de rabot sur le soutien à l'investissement de ces mêmes collectivités, après l'amputation des crédits de la politique de la ville, après le retrait des contrats aidés, aux répercussions immédiates sur le fonctionnement au quotidien du tissu social, voilà que c'est la réserve parlementaire, maigre butin que vous prenez au nom de l'éthique et de la politique, qui est atteinte.
Laissez-nous vous le dire, madame la ministre, madame la rapporteure : c'est au nom de l'éthique et de la politique que nous souhaiterions soutenir le Secours populaire français, lorsque cette association est menacée d'expulsion par les municipalités à direction frontiste ; c'est au nom de l'éthique et de la politique que nous souhaiterions soutenir le Planning familial, lorsque cette association doit faire face à des attaques renouvelées contre les droits des femmes ; c'est au nom de l'éthique et de la politique que nous souhaiterions soutenir l'association Convergence nationale rail, qui agit pour la défense du transport ferré. Bref, madame la ministre, madame la rapporteure, nous souhaiterions pour notre part être éthiques quant à nos engagements et faire de la politique au sens noble du terme.
Que vous vouliez renoncer à votre libre arbitre auprès de vos électeurs, soit. Quant à nous, députés communistes membres du groupe GDR, nous entendons continuer à prendre nos responsabilités, avec ou sans réserve parlementaire.
Il y a quelques semaines encore, j'étais maire, et c'est en tant que tel que j'ai ouvert la restauration municipale aux salariés en grève d'une entreprise de ma localité.