Vous avez sous-estimé l'impact de la réserve. Ce n'est pas de l'argent sale, ou non contrôlé, elle n'emprunte pas de circuits occultes : c'est une subvention publique, une enveloppe de crédits d'État votés en loi de finances et contrôlés, dans un certain nombre de cas, par les ministères ou les préfectures, à quoi s'ajoute de surcroît un contrôle budgétaire via les trésoreries et le Trésor public.
Concrètement, et pour faire simple, la réserve parlementaire est un « coup de pouce » aux associations, en milieu rural souvent, mais pas seulement. Une fois de plus, je m'interroge sur la connaissance que certains d'entre vous ont – ou n'ont pas, justement – de la ruralité. Ce petit coup de pouce permet en tout cas à des milliers d'associations de vivre et parfois de survivre, parce que leur demande n'entre dans aucun autre cadre : ni le cadre départemental, ni le cadre régional, ni le cadre communal.
C'est vrai pour l'accessibilité de certains locaux, la réfection de bâtiments communaux ou de monuments aux morts, l'achat de drapeaux pour des associations d'anciens combattants, la sortie pédagogique d'une école ou la réfection d'un bâtiment – la petite boulangerie du coin, en terre ou en pisé. Bref, la réserve parlementaire est une aide concrète, très concrète, qui n'est en rien discrétionnaire, comme je l'entends dire parfois, et qui n'entretient pas des « clientèles ». D'ailleurs, si lesdites clientèles étaient à ce point entretenues, nous serions beaucoup plus nombreux sur les bancs des groupes Les Républicains et de la Nouvelle gauche, par exemple !