La problématique de la désertification médicale, en milieux rural et urbain, nous interpelle depuis fort longtemps.
Bien décidée à prendre cette question à bras-le-corps, l'Assemblée des départements de France a créé une commission de travail avec la ferme volonté d'être force de propositions sur ce sujet. De nombreuses collectivités ont mis en place, sur l'ensemble du territoire national, des expériences de soutien à des installations de cabinets privés et différentes mesures d'accompagnement – notamment auprès des facultés – favorisant la venue de nouveaux médecins. Car aujourd'hui, lorsqu'un médecin libéral prend sa retraite, il ne trouve pas de remplaçant pour reprendre sa patientèle. Certains n'attendent même plus l'âge de la retraite pour partir : dépassés par la désertification médicale de leur département, ils ne peuvent faire face à la surcharge de travail et s'en vont prématurément. Une telle désertification a, bien entendu, des conséquences sur l'environnement d'une commune – les pharmacies sont, par exemple, appelées à fermer.
C'est la raison pour laquelle, j'ai créé en Saône-et-Loire, en septembre 2017, un centre départemental de santé (CDS). Nous avons nous-mêmes recruté les médecins et organisé la répartition dans le territoire de quatre pôles de santé et de 45 antennes, chacune d'entre elle étant rattachée à un pôle.
Le recrutement des médecins a débuté en octobre, après le vote par l'Assemblée départementale du dispositif. Je peux aujourd'hui affirmer que ce centre départemental de santé rencontre un certain succès. Le contrat proposé a séduit les médecins, tout comme la souplesse d'action sur le territoire. La Saône-et-Loire est le sixième plus vaste département de France par sa superficie. L'objectif est de traiter le problème de la désertification médicale, à la fois dans les zones urbaines et rurales.
Avant la mise en place de ce dispositif, la Saône-et-Loire, comme les autres départements, avait bien entendu adopté un certain nombre de mesures, telles que des aides financières ou des constructions de locaux, destinées à favoriser la venue de nouveaux médecins. Les autres départements ont maintenu ces mesures, certains d'entre eux travaillent même directement avec les facultés de médecine pour accompagner les étudiants et les inciter à se rapprocher de leur territoire.
L'expérience de la Saône-et-Loire permettra de régler, d'ici à la fin de l'année, et en attendant que les choses s'améliorent, le problème de la désertification médicale. Grâce à une dynamique de recrutement, les 45 antennes et les quatre pôles de santé seront bientôt opérationnels. J'ajouterai que beaucoup de médecins viennent du Sud de la France, puisque nous avons lancé un recrutement plus intense dans cette région.