Intervention de André Accary

Réunion du jeudi 28 juin 2018 à 8h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

André Accary, président du conseil départemental de Saône-et-Loire (ADF) :

S'agissant du temps médical, nous serons sur une moyenne de trois consultations et demie par heure. Aujourd'hui, les médecins en effectuent plutôt trois, puisqu'il leur faut refaire tous les dossiers médicaux.

Mais les médecins départementaux ne font que de la médecine. C'est d'ailleurs l'un de nos arguments : « Venez en Saône-et-Loire pratiquer le métier pour lequel vous avez été formés » ! Toutes les tâches administratives sont déléguées. Cet argument a convaincu un grand nombre de médecins libéraux, ravis de pratiquer la médecine d'il y a vingt ans. Je vous garantis qu'ils y prennent beaucoup de plaisir. D'ailleurs, ils nous font de la publicité auprès des médecins qui viennent postuler.

Le salaire de nos médecins varie de 4 600 à 7 000 euros nets par mois, selon l'expérience et les heures supplémentaires effectuées. Je me suis référé, pour déterminer les salaires, à la grille hospitalière – et non pas à la grille départementale, dont les salaires ne sont pas attractifs.

C'est bien parce que j'ai évalué, lors de mon arrivée au sein de l'assemblée départementale, les dispositifs existants, que j'ai imaginé ce centre départemental de santé. J'ai en effet constaté que des dépenses inutiles avaient été réalisées en matière d'accompagnement. Des actions que je n'ai pas arrêtées pour ne pas envoyer un signal négatif à la médecine libérale, mais qui n'apportent pas grand-chose.

Il est bien évidemment que, dans quelque temps, nous évaluerons les retombées du centre de santé départemental. Si dans deux ans, nous constatons que c'est une catastrophe, nous arrêterons. Mais je suis très optimiste. Je rappelle, car c'est important, que je n'ai pas opposé le salariat et le libéral ; ce n'est pas du tout le sens de notre démarche. Il s'agit de deux modes d'exercice complémentaires. Et ce centre est une solution temporaire, en attendant que la situation s'améliore, la mission du département n'étant pas de recruter les médecins ; nous répondons à une situation d'urgence.

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