Je n'interviendrai qu'une seule fois dans ce débat, en dehors de l'amendement que nous présentons, pour expliquer la position de notre formation. La Ve République a donné – parce que c'est celle du Général de Gaulle – tous pouvoirs à un seul homme non pas de déclarer la guerre – puisque selon la Constitution, c'est théoriquement nous qui la déclarons – mais de la faire. Cela peut choquer mais cela répond à des enjeux qui n'étaient sans doute d'ailleurs pas les mêmes du temps du Général de Gaulle. On ne déclare plus la guerre mais on est malheureusement régulièrement conduit à la faire. Simplement, il n'est pas possible de demander qu'un débat parlementaire ait lieu avant une intervention telle que celle qui vient d'être évoquée.
Si l'exécutif était moins monarchique dans notre pays – je ne parle pas du Président de la République actuel mais de tous ceux qui se sont succédé –, il accepterait le débat. Au Royaume-Uni, il y a eu débat parlementaire avant les bombardements en Syrie – pas ici. Sous le mandat de François Hollande, des interventions militaires des États-Unis et du Royaume-Uni ont parfois pu être évitées car dans ces pays, il y a eu débat. Je ne prétends pas qu'il faille qu'il y ait toujours débat mais, si nous avions successivement à la tête de l'État des Présidents de la République qui acceptent que le Parlement soit autre chose qu'un croupion, ils accepteraient aussi de débattre avec les parlementaires de ce genre de sujets. Enfin, il est curieux de trouver préférable que nous soyons informés une fois, tardivement, d'une intervention militaire alors que nous pourrions l'être beaucoup plus rapidement. Je rappelle qu'aux États-Unis d'Amérique, le Président américain peut décider seul mais que les quatre chefs d'état-major, qui sont des militaires, sont capables d'empêcher M. Trump de mener une opération militaire s'ils la jugent inopportune. Rien de tel dans notre pays – aucune forme de contrôle.