Étant membre de la commission de la Défense, je confirme ce que dit M. Viala. J'appelle l'attention de la majorité sur le fait que, si elle est majorité aujourd'hui, elle sera opposition un jour. Or, la Constitution est faite pour préserver les droits de l'opposition. Vous pouvez user et abuser des prérogatives de la majorité aujourd'hui mais, si vous n'adoptez pas cet amendement et que, demain, un pouvoir autoritaire advenait en France et décidait de faire la guerre, vous n'auriez pas le droit de savoir ce qui se passe. Vous n'avez pas l'obligation habituelle d'être solidaires de votre majorité lorsqu'il s'agit d'une révision constitutionnelle ou de ces sujets-là. Je le redirai dans l'hémicycle. Ce ne sont pas pour moi des sujets anecdotiques. Je me suis battu il y a dix ans à ce propos et la France n'est toujours pas une démocratie. Elle ne se protège toujours pas contre les majorités abusives. Majorité après majorité, ce sont les majorités de l'Assemblée nationale qui consentent à l'abaissement du Parlement et au risque que cela fait peser sur nos libertés.