Bien sûr, on entend toujours l'argument du Sénat mais nous sommes ici en commission des Lois de l'Assemblée nationale, qui délibère souverainement. En l'occurrence, il s'agit d'un débat solennel, lié à la révision de la Constitution. Il y en a eu une il y a dix ans ; il y en aura peut-être une autre dans dix ou quinze ans. Cela vous donne une idée du temps qui peut être passé à ne pas mettre en place les outils nécessaires à la sauvegarde de ces langues… Et puis, si nous nous disons un pays attaché à l'Europe, il faudra bien que nous nous montrions à la hauteur des enjeux, sans doute par un amendement la Constitution, puisque ni la voie législative ni la voie réglementaire ne permettent, en l'état, de donner à ces langues un statut qui les sauve de l'extinction et leur offre une utilité sociale, notamment en zones frontalières – il est indispensable d'enraciner la jeunesse d'aujourd'hui.