Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du mercredi 11 juillet 2018 à 21h30
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne. » Voilà ce que proclamait Jean-Jacques Rousseau.

Aujourd'hui, nous devons jouer le rôle de ce lanceur d'alerte, pour nous éviter de nouvelles horreurs. Il faut protéger les biens communs et l'accaparement privé. Pour cela, nous proposons de constitutionnaliser ce que, spontanément, chacune et chacun d'entre nous ressent : ces biens ne doivent pas être une source de profit. L'accepter, ce serait tolérer un vol dont le peuple entier et même l'humanité sont les victimes.

Dans quel genre de société accepterait-on de vendre l'air qu'on respire ? Aucune, évidemment. Mais alors pourquoi serait-il légitime de faire commerce de l'eau, ce bien tout aussi indispensable à la vie ? Et pourquoi serait-il légitime de soumettre la santé humaine aux contraintes de rentabilité qu'impose le marché ?

Il faut protéger les ressources et rendre effectif le droit de chaque personne à en user. Elles font l'objet d'un marchandage épouvantable qui conduit à leur dilapidation et à leur destruction. D'un point de vue écologique, il n'est plus possible de laisser prospérer de grands groupes sur la destruction de ressources qu'ils commercialisent. Les logiques court-termistes du marché aggraveront toutes sortes de pénuries.

Nous sommes désormais au pied du mur. La recherche avide du profit, la cupidité aveugle nous mettent nous dans la situation de l'imbécile qui s'apprête à tuer la poule aux oeufs d'or. C'est la vie humaine elle-même qui est menacée : l'impératif écologique s'impose comme la condition de toute politique possible. C'est pourquoi il est nécessaire d'adopter cet amendement.

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