Il y a un instant, après plus de vingt-trois heures de débat, nous avons réussi à trouver une forme de consensus, de cohésion, voire de communion, et ce pour une raison simple : nous étions exactement dans le cadre de l'exercice qui nous est confié, à savoir la révision de la Constitution. Il s'agit d'une part de toucher aux modes de dévolution et d'exercice du pouvoir, et d'autre part de définir ses grands principes fondamentaux.
Quand on reste dans le cadre strict de notre mission, on parvient à trouver des points de consensus. Mais très rapidement, nos travers reprennent le dessus. Sans revenir sur les arguments de fond développés par le rapporteur général et la garde des sceaux, je constate que depuis quelques instants, nous retombons dans un de nos travers en essayant d'inscrire des considérations d'ordre politique, qui relèvent de politiques publiques, au niveau constitutionnel – qui ne s'y prête pas.
J'en appelle à la bienveillance des orateurs de tous les bancs. Reconcentrons toute notre attention sur le coeur de notre mission ! Celle-ci consiste à toucher les fondements de notre vie ensemble, que nous avons à choisir, et les modes de dévolution et de pratique du pouvoir.