Je vais essayer, chers collègues, de vous convaincre. Il existe une quantité innombrable de religions : bouddhiste, sikhe, hindoue, musulmane, chrétienne, taoïste, confucianiste et juive, et d'autres encore. Mais il y a des Français qui ne se réclament d'aucune religion, ni d'aucune croyance. Ainsi l'athée ne croit pas en une divinité, quelle qu'elle soit ; l'apostat renonce publiquement à une doctrine ou à une religion ; l'agnostique se montre, lui, sceptique en matière de métaphysique et de religion.
Ces trois formes de non-croyance doivent être respectées. Or notre Constitution, en son article 1er, les ignore purement et simplement : en effet, ce dernier dispose que la République française « respecte toutes les croyances », sans mentionner la non-croyance. Je vous rappelle, même si je pense que vous le savez déjà, que dans treize pays du monde, les athées sont passibles de la peine de mort.
Au vu du débat que nous venons d'avoir dans cet hémicycle, nous ne savons pas ce qui peut arriver demain. D'ailleurs, madame la rapporteure, dans votre réponse aux amendements précédents, vous avez vous-même évoqué les croyants et les non-croyants. Nous faisons de nous-mêmes, lorsque nous parlons, cette distinction, qui paraît tout à fait logique. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas l'inscrire dans la Constitution ?
Il s'agit juste d'une question de bon sens. Puisque tout le monde dit bien « croyants et non-croyants », écrivons-le dans la Constitution. Il suffit pour cela d'insérer trois mots à la troisième phrase du premier alinéa de l'article 1er.