Non, monsieur Mélenchon, les territoires ne sont pas une illusion.
Madame la ministre, vous disiez à l'instant que l'aménagement du territoire n'est pas du niveau constitutionnel, mais de celui des politiques. Mais vous m'accorderez qu'il fut un temps où il y avait Paris, et le désert français. Ensuite, nous avons connu les grandes lois d'aménagement du territoire, les contrats de plan État-région, avec un État fort, qui a investi, puis le phénomène de métropolisation, qui s'est accéléré ces dernières années. Aujourd'hui apparaît une nouvelle fracture, entre les métropoles, où les choses vont plutôt bien, même si elles ont aussi leurs difficultés, et le reste du territoire, soit 80 % du territoire métropolitain ! Et je ne parle que de la métropole : nos amis ultramarins diraient que c'est une vision décalée.
C'est la raison pour laquelle il faut ériger l'équilibre des territoires en principe constitutionnel. Nous parlons souvent de l'égalité des chances : en matière d'accès aux soins pour tous – la commission d'enquête parlementaire sur le sujet dont je suis le rapporteur va bientôt rendre ses conclusions – n'est-ce pas le rôle de l'État de faire de la péréquation et de mettre plus de moyens là où il en manque ?