Elle l'a signée, et seuls deux articles ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. D'ailleurs, sur nombre d'autres articles, les Français étaient en avance. La loi de Maurice Deixonne – un socialiste – nous a fait prendre de l'avance. Ce fut le premier qui fit reconnaître les langues régionales en France ; il avait d'ailleurs oublié les Corses – ce qui n'est pas un détail.
Ensuite, je demande qu'on ne mélange pas des situations qui n'ont rien à voir. Selon que l'on fait référence à la France continentale ou à la Polynésie française, on parle de deux réalités assez éloignées l'une de l'autre, ne serait-ce que par les kilomètres. Comme l'a dit notre collègue Brotherson, quand les navires français sont arrivés, ce ne sont pas les cocotiers qui étaient là, c'est une population qui possédait tout ce qu'il a décrit et qui constituait un peuple et un pays. D'ailleurs, nous serons un jour ou l'autre mis au défi, nous autres Français, de réfléchir aux conséquences de ce vers quoi nous allons lorsque nous multiplions les « peuples » à l'intérieur d'une même nation : à la fin, cela se termine par un État plurinational ! Je ne dis pas que c'est une horreur, car je connais des pays parfaitement civilisés qui sont plurinationaux, mais nous n'en sommes pas là aujourd'hui.
J'achèverai en vous demandant de réfléchir à une chose, chers collègues. Je n'ai pas peur de la différence : je suis assez adulte pour déjà avoir supporté la différence des sexes, et j'ai réussi à y survivre ! Ce n'est pas la différence qui fait peur, c'est l'ignorance de la nécessité de l'universalité. Tant mieux pour vous si vous avez des « racines », comme vous dites, qu'elles soient bretonnes, provençales ou autres. Pour ma part, je pourrais dire que j'ai des racines comtoises.