Je veux dire à mon tour que les langues régionales font partie du patrimoine de notre pays. Il ne faut pas avoir peur de l'affirmer, car il ne s'agit pas d'affaiblir la République, mais, au contraire, de prendre en considération ses singularités et ses richesses. Nous devons aborder cette question avec une authentique détermination.
Concernant la fameuse charte européenne des langues régionales, des efforts ont déjà été faits ici même : avec Thierry Benoit, j'avais soutenu une proposition de loi constitutionnelle tendant à autoriser la France à la ratifier. Mais nous savons qu'en la matière, tout est à faire.
N'oublions pas que cette charte est venue de l'Europe, de cette Europe que l'on dit parfois distante, peu disposée à s'occuper des singularités – ce qui, chacun l'a bien compris, finit par éloigner les citoyens de leurs propres racines.
Nous devons, à un moment ou à un autre, faire acte politique en disant que les langues régionales, que nous défendons depuis longtemps – c'est un vrai serpent de mer – et les différences culturelles constituent des richesses. Cela n'empêche pas, monsieur le président Mélenchon, que l'horizon, c'est la République, et qu'il est indépassable. Au niveau infra-républicain, toutefois, l'expression des langues régionales est bien une richesse qu'il faut encourager.