Peut-être est-ce un travers bien français que de se chercher querelle quand il n'y en a pas. Personne ici n'a dit qu'il ne fallait pas étudier les langues régionales ou faire son possible pour leur permettre de vivre. La limite au-delà de laquelle on ne doit pas aller est le moment où elles créeraient des droits spécifiques pour leurs locuteurs : voilà le point de vue républicain traditionnel.
C'est la raison pour laquelle la rédaction actuelle de la Constitution peut paraître suffisante à beaucoup d'entre nous, souffrez-le. Que voulez-vous ajouter à cette mention ? Si vous voulez la changer de place en gardant la même formulation, c'est un peu peine perdue, mais je veux bien. Mais s'il s'agit de faire autre chose, alors disons-le !
Personne ici ne souhaite la disparition d'une quelconque langue régionale. Pour ma part, je suis favorable à ce qu'on puisse les apprendre dans l'enseignement public. Mais je vous demande d'y réfléchir. Il est dit dans la Constitution que la langue française est la langue de la République : ce n'est pas avoir peur des autres langues – c'est une joie ! – mais cela veut dire que c'est la langue de la chose publique.
En outre, nous avons l'immense bonheur que l'usage de cette langue, qui ne nous appartient plus, soit commun avec 29 autres pays. Croyez bien qu'il existe dans ces pays de nombreuses autres langues que la langue française, celle qui permet l'échange !
Je vous mets en garde : à force de cultiver l'idée d'une exaspération des différences et des droits afférents à la manière de parler dans un même endroit, on finira par faire des choses dont vous ne voulez pas, je le sais bien. Si vous voulez reconnaître des langues qui se parlent à certains endroits, alors il vous reste à reconnaître la place de l'arabe dans notre pays – ce qui serait une bonne chose. J'ajoute qu'il n'y a pas une seule langue arabe, mais une par pays !