Nous abordons une série d'amendements dont l'objet est de protéger la planète et les générations futures par l'introduction d'un principe de non-recul dans le caractère durable du développement, et en l'espèce par l'ajout du principe de protection des biens communs mondiaux. Dominique Potier, qui a beaucoup travaillé sur ce sujet, regrette de ne pas être présent mais les députés ont parfois des obligations dans leur circonscription et je me fais son interprète. Je partage bien évidemment sa préoccupation, portée par notre groupe dans son ensemble.
Les biens communs naturels et culturels sont une ancienne et nouvelle catégorie juridique qui concerne à la fois l'environnement, l'eau, l'air, la terre, le sol, les paysages et le patrimoine culturel, jusqu'au numérique. Le monde scientifique et intellectuel, que nous devons inviter à la table de notre discussion sur la Constitution, y apporte une attention particulière depuis des années. En effet, notre vie commune, notre collectivité, notre avenir dépendent de la protection dont nous saurons entourer ces biens communs qui nous relient et nous animent.
Nous avons pris conscience de notre interdépendance, plus particulièrement depuis quelques décennies. Ce que nous décidons ici a des conséquences ailleurs. La COP21, qui a réuni plus de 200 pays a traduit ces engagements. Nous sommes conscients de la fragilité de la planète et de la finitude du monde vivant. Nous ne pouvons pas, au XXIe siècle, conserver une Constitution qui n'évoque pas ce fait majeur. C'est pourquoi nous vous proposons d'y introduire, à l'article 1er, la notion de biens communs mondiaux et, avec elle, celle de l'universel et de notre interdépendance.
Nous vous proposons de porter ainsi une vision plus large, englobant ces biens communs mondiaux qui participent de notre mémoire et de notre survie.
Voter cet amendement, c'est affirmer que notre souveraineté s'exercera de manière non plus solitaire mais solidaire avec le reste du monde, que notre République est ouverte et respectueuse.