Le septennat a été inventé en 1895, parce que certains espéraient le retour du roi. La durée la plus longue avait été choisie, en attendant que s'accomplisse la disparition de ce crétin d'Henri V, qui prétendait revenir avec le drapeau blanc, pour supplanter le drapeau bleu blanc rouge.
Le débat sur la durée du mandat est entièrement relatif à la nature de l'institution qu'on lui adjoint. Lorsque nous sommes passés de sept à cinq ans, d'aucuns prétendaient que ce serait une modernisation et qu'un recours plus régulier au peuple permettrait de contrôler ce qui se passait.
Très vite, on s'est aperçu qu'une telle cadence laissait le pouvoir à la seule chose qui soit permanente dans l'État, l'État lui-même, qui a fini par considérer qu'un ministre, un Président ou un Premier ministre étaient un embêtement provisoire, qu'il suffisait de stocker des dossiers pour les ressortir chaque fois que quelqu'un arrivait, tout neuf, au pouvoir, en se demandant que faire.
La durée ne se conçoit qu'en relation avec une institution. Pensant moderniser, nous sommes passés de sept à cinq, puis, avec le mandat de cinq ans, nous nous sommes aperçus que le délai n'était pas suffisant. Il faut un an, voire deux ans, pour s'installer, puis un an pour faire. Ne reste alors plus qu'un an ou deux pour s'en aller. On cherche maintenant des formules plus longues.
Le débat, sous cette forme, nous paraît sans objet. C'est de la Constitution dans son ensemble, et de la relation entre les différents pouvoirs qu'il faut débattre. Cela est l'objet d'une assemblée constituante plutôt que d'un règlement sur la durée.
C'est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons sur l'ensemble des amendements qui concernent la durée du mandat du Président de la République, quoique nous entendions d'une oreille très favorable tout ce qu'a dit notre collègue Sébastien Jumel.
Le 20/07/2018 à 11:40, Laïc1 a dit :
"Pensant moderniser, nous sommes passés de sept à cinq, puis, avec le mandat de cinq ans, nous nous sommes aperçus que le délai n'était pas suffisant. Il faut un an, voire deux ans, pour s'installer, puis un an pour faire. Ne reste alors plus qu'un an ou deux pour s'en aller. On cherche maintenant des formules plus longues."
Vous êtes finalement pour un pouvoir présidentiel fort, aux antipodes des idéaux de la démocratie, puisque vous pensez que seul le Président agit et fait. Si le Président était élu pour 2 ans, avec une Assemblée élue pour 5 ans, l'Assemblée aurait beaucoup plus de pouvoir, car pas obligée de se déterminer systématiquement selon la volonté présidentielle.
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