Cet amendement concerne le filtre mis en place pour pouvoir être candidat à l'élection présidentielle.
On peut comprendre l'existence d'un filtre même lorsqu'on est opposé à la VeRépublique. Si l'on en croit les Mémoires d'Alain Peyrefitte, le général de Gaulle se serait contenté de cent signatures. Leur nombre a finalement été fixé à cinq cents. Cette exigence plombe et paralyse le début de campagne de tous les candidats qui ne disposent pas au départ des cinq cents signatures de grands élus, comme les grands partis politiques de la majorité ou de l'opposition.
Cette procédure n'a alors plus rien à voir avec l'esprit qui a présidé à son instauration – l'idée était d'empêcher quelqu'un comme Marcel Barbu de se présenter une deuxième fois ; étaient visés des personnages pleins d'une vérité personnelle qu'ils pensent valoir pour tout le monde.
Il y a six ans jour pour jour, le 16 juillet 2012, le Président de la République, François Hollande, annonçait l'installation d'une commission transpartisane présidée par Lionel Jospin. Cette commission avait proposé de soumettre toute candidature à l'élection présidentielle au recueil des signatures de 150 000 citoyens. Ce chiffre avait été déterminé en considérant le fait que les candidats qui ne sont pas majoritaires recueillent entre 200 000 et 600 000 voix – 150 000 paraissait un seuil raisonnable. Je l'ai déjà dit, même si la barre était fixée à 1 million, ce ne serait pas un problème, car la campagne commencerait par une campagne de mobilisation pour que les citoyens parrainent un candidat et s'engagent politiquement. Voilà le sens de cet amendement qui vient de loin, de 2012 et de l'équipe composite de la commission Jospin.