Je pourrais vous donner leurs noms : Anarchasis Cloots est le plus célèbre.
Tout au long du XIXe siècle, les responsabilités publiques furent interdites à ceux qui avaient une double nationalité – non seulement les ministres, mais aussi les ambassadeurs ou les militaires, contrairement à ce qui se passait avant 1789, où l'armée était si favorable aux étrangers que des généraux de l'armée française pouvaient ne pas être français.
Cet amendement n'est donc pas sans intérêt. Vous avez dit, monsieur Mélenchon, que vous « imaginiez » qu'un ministre étranger oeuvrerait pour le bien commun. Mais il ne s'agit pas là d'imaginer quoi que ce soit, excusez-moi ! La double nationalité pose en effet problème vis-à-vis de la défense nationale et des affaires étrangères.
Je vous le dis d'autant plus facilement que j'ai eu une franche discussion avec le Premier ministre israélien à ce sujet. Vous savez en effet qu'en Israël, de très nombreux citoyens ont la double nationalité.
Je trouve tout à fait inadmissible qu'un binational obtienne des fonctions gouvernementales impliquant un pouvoir de direction sur la défense nationale ou les affaires étrangères. Je ne mets pas en cause les binationaux, mais il arrivera forcément un moment où ils auront à choisir entre les deux pays en question – cela vaut aussi pour les députés, mais passons – dont les intérêts ne sont pas nécessairement convergents.