Défavorable. Monsieur Jumel, je vous remercie de votre sollicitude pour les présidents de la République qui se sont succédé. La France n'est pas menacée par la multiplication des dissolutions, puisque la dernière, que vous avez rappelée, date de 1997 ; il y en avait auparavant eu deux dans les années 1980 et aucune dans les années 1970, preuve que ce droit est exercé avec parcimonie.
Par ailleurs, les rapporteurs ne voient pas de difficulté dans la possibilité de trancher toute crise politique par le recours à la dissolution. Cet outil existe justement pour permettre de canaliser un mécontentement et de revenir devant les Français au travers des urnes. Quant à la crainte de dissolutions de convenance inspirées par la tactique politique, que vous n'êtes pas le seul à évoquer, les Français sont réputés pour faire payer chèrement les calculs politiques de cette nature, comme on l'a vu en de maintes occasions. Les derniers qui s'y sont essayés n'en ont guère profité au final.
Le problème auquel se heurte immanquablement, je le disais pour M. Becht tout à l'heure, la tentative de dresser une liste est toujours le même : comment être sûr que le législateur organique n'oubliera aucun cas de figure, ce qui pourrait, dans quelques décennies, plonger les Français dans l'embarras en leur interdisant le recours à la dissolution ?