Il est aussi très inhabituel qu'un président américain s'en prenne à l'Allemagne ou s'immisce dans la politique intérieure du Royaume-Uni ; c'est inhabituel et c'est inamical. Il est encore inhabituel que des mesures commerciales soient prises par Washington sur la base d'un motif de sécurité nationale qui ressemble davantage à un prétexte.
Que devons-nous faire face à cette situation ? Nous devons à la fois garder nos nerfs et garder notre cap. Garder nos nerfs, cela veut dire faire la différence entre des propos d'un style assez particulier et la réalité. La réalité du sommet de l'OTAN, c'est qu'il a abouti à une déclaration signée par tous et que l'Alliance atlantique est plus solide que jamais pour une raison simple : elle bénéficie à chacun de ses membres. Garder nos nerfs, c'est répondre aux mesures commerciales américaines de manière unie et proportionnée, sans tomber dans le piège d'une guerre commerciale qui ne ferait que des perdants.
Garder le cap, c'est maintenir l'accord sur le nucléaire iranien avec nos partenaires européens, mais c'est surtout refonder une Europe puissante, maîtresse de son destin, fidèle à ses alliances mais jalouse de son indépendance.