Il n'empêche que le rêve du corps préfectoral est d'avoir le monopole de la distribution des subventions d'État – rêve qui s'est réalisé depuis que la petite exception que constituait la réserve parlementaire a disparu. Il n'empêche que la terreur du corps préfectoral, c'est d'avoir en face de soi un élu local puissant qui puisse se faire entendre à Paris, éventuellement pour dénoncer sa gestion – ce risque a disparu lui aussi.
Il faut donc que nous imaginions de nouvelles formes de compensation, mes chers collègues. Notre collègue Pradié en a évoqué certaines. Si nous n'avons pas la possibilité d'entrer dans une administration territoriale, nous n'existerons pas. Ceux qui ont un peu d'ancienneté peuvent mesurer comment la manière dont les directeurs d'administration des différentes collectivités nous traitent désormais a très sensiblement évolué, ne serait-ce qu'en termes de politesse, de respect.
La vie est ainsi faite qu'il existe un rapport de force entre élus et fonctionnaires. Ce rapport de force est désormais au détriment des élus, et ce n'est pas bon pour la démocratie !