L'exemple de la commune viticole de Correns, dans le Var, est emblématique. Les viticulteurs y faisaient face à des difficultés économiques et, il y a une douzaine d'années, le village a effectué une conversion massive à l'agriculture biologique pour devenir ce que les médias ont présenté à l'époque comme le « premier village bio de France ». Presque l'intégralité des surfaces ont été converties. Or, l'amélioration des pratiques s'est combinée à une embellie des résultats. La montée en gamme des produits s'est donc assortie d'une valorisation économique. On a tendance à faire valoir la prééminence du facteur économique pour que les agriculteurs soient confortés dans leur activité avant d'envisager une quelconque contrainte environnementale, mais Correns apporte la preuve qu'il n'existe pas forcément de contradiction, bien au contraire : c'est précisément le passage à l'agriculture biologique qui a conforté la situation économique des agriculteurs.
Quant à la question de la labellisation des produits biologiques, elle tient surtout au ratio : l'agriculture biologique représente 6 % des surfaces cultivées. De même, on peut regretter que les fruits et légumes biologiques vendus en grande et moyenne surface soient ceux qui sont emballés dans du plastique, mais ils ne représentent qu'un modeste pourcentage de l'ensemble des fruits et légumes qui y sont commercialisés. En somme, cette question de l'étiquetage s'explique à mon sens par la taille encore petite du secteur biologique.