Une étude nous a été commandée il y a trois ans pour répondre à la question suivante : l'agriculture bio peut-elle nourrir le monde ? La question, selon moi, était mauvaise : on ne saurait la décliner sans prendre en compte l'ensemble des enjeux – alimentation, environnement, emploi. Le scientifique ne peut apporter une réponse globale ; c'est une question de priorités et de cohérence pour adopter les compromis acceptables. Cela pose la question sous-jacente de la temporalité : il faut envisager une temporalité longue alors que les mandats politiques sont relativement courts. Autrement dit, il faut prendre des décisions à long terme malgré des échéances à court terme.