Mettons-nous donc d'accord sur nos désaccords. Je suis de ceux qui pensent qu'il suffit, pour le voter, que le processus que nous proposons soit employé une seule fois. Et vous avez totalement raison de considérer que ce n'est pas le volume des perquisitions qui compte : même s'il ne devait concerner qu'un individu, il faudrait que le dispositif que nous examinons puisse l'empêcher d'agir.
Je pense que le dispositif est efficace. Maintenant, l'est-il à 100 % ? Personne ne peut l'affirmer. L'exemple de Villejuif, évoqué tout à l'heure, le montre bien : l'individu en cause n'apparaissait pas « sur les radars ». La question du terrorisme doit imprégner l'esprit de nos concitoyens : sitôt que je vois ceci, je le signale immédiatement à la police. Oui, au-delà de la loi, nos concitoyens doivent faire preuve d'une vigilance de tous les instants et nous avons besoin d'eux pour déceler les signaux, aussi faibles soient-ils, de radicalisation dans nos quartiers.
Lorsque nous en viendrons aux associations travaillant sur la radicalisation, nous verrons que c'est en agissant à la fois au niveau le plus élevé, par le biais d'une réflexion intellectuelle avec nos universitaires et nos chercheurs, et, en même temps, au plus près du terrain, que l'on pourra empêcher la commission d'actes terroristes.
Vous savez que j'ai demandé aux préfets, que le Président de la République et moi-même avons réunis il y a une semaine, de faire de la lutte contre le terrorisme leur priorité et, à cette fin, de réunir très régulièrement, à la préfecture, tous les partenaires concernés : nous devons communiquer avec les représentants des agences régionales de santé, les recteurs, les inspecteurs d'académie, de manière qu'ils portent à notre connaissance tous les signaux faibles laissant à penser que, quelque part, un individu est en train de se radicaliser.