Intervention de Gilles Le Gendre

Réunion du mercredi 4 juillet 2018 à 10h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Rapporteur spécial, avec Marie-Christine Verdier-Jouclas, de la mission Travail et emploi, j'ai pris connaissance de ce rapport avec le plus grand intérêt et écouté attentivement vos propos.

Les critiques assez vives que vous adressez aux dispositifs de formation des demandeurs d'emploi justifient pleinement la réforme de la formation professionnelle, qualifiée de « copernicienne » par Muriel Pénicaud, et actuellement en discussion au Parlement.

Le constat selon lequel le Plan 500 000 n'a pas amélioré le taux de retour à l'emploi des chômeurs est sidérant : un stagiaire sur deux seulement aurait eu accès à un emploi à la suite d'une formation, et moins d'un stagiaire sur quatre à un emploi durable. Cela en dit long sur ce dispositif ; cela montre aussi quelle pression peut s'exercer sur la réforme que nous avons lancée.

Concernant le plan d'investissement dans les compétences (PIC), vos remarques peuvent être très utiles. L'enveloppe qui y est consacrée est considérable – 11 milliards d'euros – et les objectifs parfaitement identifiés : il s'agit de rapprocher de l'emploi les populations qui en sont le plus éloignées – 1 million de chômeurs de longue durée et 1 million de jeunes de qualification faible ou inexistante.

Je souhaite vous poser trois questions, afin de creuser les pistes esquissées lors de votre propos initial. Vous estimez que plus les programmes de formation s'adressent à un public ciblé, et selon des modalités individualisées, plus leur efficacité est grande. Comment différencier la formation entre les publics ? Faut-il distinguer les niveaux de qualification, privilégier, par exemple, les préparations opérationnelles à l'emploi pour les plus qualifiés, et les formations socles ou de remise à niveau pour les plus éloignés de l'emploi ?

Vous estimez que l'évaluation des politiques de formation présente de nombreuses lacunes et que les mesures de performance restent trop concentrées sur le retour dans l'emploi à court terme. Dans quelle mesure une évaluation du PIC, fondée sur une plus grande diversité d'indicateurs, pourrait-elle être mise en oeuvre ? Quels indicateurs vous paraîtraient les plus pertinents pour suivre et évaluer de façon plus fine les dispositifs ?

Enfin, vous pointez la difficulté que peuvent rencontrer les entreprises, les demandeurs d'emploi ou les salariés pour évaluer la qualité de la formation dont ils ont bénéficié. Que pensez-vous de l'application qui permettra aux demandeurs d'emploi de connaître les droits acquis sur leur compte personnel, d'identifier les formations certifiantes, de savoir le taux de satisfaction des stagiaires et le taux d'insertion dans l'emploi correspondant ?

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