Intervention de François Pupponi

Réunion du mercredi 4 juillet 2018 à 10h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Il y a bien longtemps que ma religion est faite, en la matière. J'ai voulu être président de la plus grande mission locale de France, pour essayer de comprendre comment cela se passait. Mais j'ai arrêté au bout de deux ans. On m'expliquait que 8 000 jeunes avaient été reçus dans l'année et que 5 000 avaient bénéficié d'un emploi ou d'une formation. Mais mes interlocuteurs étaient incapables de me dire combien il y avait d'offres. Or placer 5 000 jeunes si on a 20 000 offres ce n'est pas bien ! En fait, le nombre d'offres ne les intéressait pas. Ils s'en tenaient à leurs statistiques. Quant à Pôle emploi, j'en passe et des meilleures... La situation a changé lorsque nous avons mis en place des formations territorialisées, en particulier avec Alain Ducasse : lui s'occupait de la formation et nous, collectivités locales, des crèches et du logement. Nous avons pu régler les problèmes parce que nous étions au plus près de l'emploi.

Un dernier exemple pour bien montrer que le système dysfonctionne : j'ai la chance d'être le député d'une circonscription, autour de Roissy, qui croule sous les offres d'emplois et... sous le nombre des chômeurs ! Pôle emploi ou les autres organismes compétents en matière d'emploi et de formation se préoccupent-ils de la discrimination territoriale ? Si l'on s'en tient à ce que nous disent nos interlocuteurs à Pôle emploi, eux ne cherchent qu'à mettre en emploi un demandeur d'emploi. Le fait qu'ils habitent dans les quartiers prioritaires de la ville, qu'ils soient victimes de discriminations et qu'il faille les aider davantage ne les intéresse pas. Or on sait très bien que certains territoires comptent jusqu'à 35 % de chômeurs et que ce sont dans ces quartiers que se trouvent les populations les plus éloignées de l'emploi. Pour autant, on ne met pas en place de système de recherche d'emploi spécifique en leur faveur. Ne faudrait-il pas demander à Pôle emploi de tenir compte de ces publics et de faire en quelque sorte de la discrimination positive ? Est-il logique de maintenir un service public de l'emploi national, avec des structures de formation régionales, les deux ne se parlant pas souvent ? Ne doit-on pas régionaliser, ou nationaliser, le tout ?

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