Je n'étais pas là hier. Ce qui est étonnant, c'est qu'après vingt-quatre heures d'absence, on s'aperçoit que chaque jour apporte son lot de nouvelles. J'ai, ainsi, appris hier que ce personnage était accrédité auprès de l'Assemblée nationale – j'ai entendu l'excellente intervention de mon collègue Le Fur à ce sujet – , y compris dans l'hémicycle. À quel titre, puisqu'il n'est même pas dans l'organigramme de l'Élisée ? Avec quelle autorisation ? Nous l'ignorons. Bref, les informations arrivent heure après heure.
Vous prétendez parler au nom du peuple : eh bien, ce que le peuple ne comprend pas, c'est que l'Assemblée nationale ne réussit même pas, lorsqu'une affaire aussi importante éclate, à faire venir le Premier ministre ou un autre membre du Gouvernement, même M. Castaner, pour s'exprimer devant elle.
Chers collègues de la majorité, je m'étonne que vous ne considériez pas, comme nous, à quel point il est méprisant pour nous d'entendre des ministres parler, l'un sur le Tour de France, l'autre à côté de l'hémicycle, sans daigner venir ici répondre à nos questions.
Certes, une commission d'enquête a été créée. J'y reviendrai parce que, manifestement, elle connaît quelque difficulté à établir la liste des personnes qui devront être auditionnées, sans compter la question de la publicité des auditions. Je rappelle toutefois que sommes l'Assemblée nationale : vous devriez donc demander avec nous la venue du Premier ministre, alors que cette affaire a éclaté depuis déjà trois jours.
S'agissant du projet de loi constitutionnelle, comment pouvez-vous imaginer que nous puissions poursuivre l'examen d'un texte qui viserait à améliorer la séparation des pouvoirs et à accroître ceux de l'Assemblée – ce que nous dénions : nous pensons au contraire que ce texte vise à raboter les pouvoirs de l'Assemblée – , alors que, dans le même temps, éclate la plus grave affaire d'État depuis des décennies