Avant que le débat ne devienne trop technique, je souhaite rester sur un plan général. Les progrès scientifiques, et ceux de la biomédecine en fait, bousculent les valeurs éthiques et traditionnelles puis interpellent le droit. Mais le droit, qui ordonne, qui met en cases, a une dimension temporelle différente de celle de la recherche, fluide, aux développements parfois exponentiels. Suite au travail du législateur, le juriste s'immisce dans le monde du praticien. Le professeur Mathieu l'a très bien dit : face à la demande sociétale, va-t-on succomber à l'ordre juridique anglo-saxon ou tenir nos bastions, nos principes juridiques ? Mais comment refuser durablement des innovations qui sont à portée de main au nom de nos principes quand d'autres, moins scrupuleux, les acceptent ? En d'autres termes, comment notre recherche scientifique et biomédicale peut-elle rester compétitive si nous refusons des progrès que d'autres s'autorisent à faire ?