Intervention de Anthony Requin

Réunion du mercredi 20 septembre 2017 à 11h05
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Anthony Requin, directeur général de l'Agence France Trésor :

Comme vous le disiez, je ne reçois pas d'instruction directe tant du ministre que de son directeur de cabinet sur la nature des titres que je dois émettre. Le ministre valide le tableau de financement de l'État qui vous est proposé pour approbation en loi de finances et les principes qui guident la gestion de la dette française depuis la création de l'Agence, au cours d'une expérience pratique qui s'est bâtie au fil des années. Mais je ne doute pas qu'il remettra en question notre manière d'agir s'il estime, notamment à la lumière de rapports que peuvent écrire les corps de contrôle, que ces principes ne répondent pas à l'objectif de minimisation de la charge d'intérêt et des émissions au mieux des intérêts du contribuable. Le ministre et le secrétaire d'État nous ont d'ailleurs fait le plaisir de visiter l'Agence cette semaine, ce qui montre l'intérêt qu'ils portent à ce que nous faisons.

Le ratio dettePIB du Royaume-Uni est à un niveau proche du nôtre, puisqu'il est de 88 % environ. On verra les conséquences du Brexit, mais il semble que les perspectives de diminution des déficits publics sont moins optimistes qu'elles ne l'étaient il y a quelques années.

S'agissant de la structure de la dette britannique et sa maturité moyenne, le Royaume-Uni se caractérise par une spécificité, une idiosyncrasie liée au fait d'une part qu'il a sa propre monnaie, ce signifie que les épargnants sont quelque part captifs, et d'autre part à leur structure du financement des retraites britanniques qui repose sur la capitalisation, et d'une réglementation assurantielle qui oblige les institutions gérant leurs retraites à adosser les engagements très longs à des actifs très longs. C'est ainsi que la dette britannique a une dette de maturité moyenne deux fois plus élevée que celle des autres pays européens.

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