C'est peut-être pour cela qu'aujourd'hui l'action est devenue plus fine, plus ciblée : parce que nous avons davantage connaissance de la menace.
Cette guerre, il faut la mener en termes militaires, il faut la mener sur le plan de la sécurité intérieure, mais il faut aussi la gagner dans nos quartiers. Lorsque je regarde l'état de la France, je me dis qu'en l'espace de vingt ans, nous avons beaucoup reculé, que nous connaissons aujourd'hui davantage de difficultés : une délinquance qui monte, un terrorisme qui frappe la France. Ces difficultés naissent sur le terreau de la précarité, de la misère sociale.
J'ai été, par le passé, maire d'un arrondissement comportant un quartier en grande difficulté. En tant que membre du conseil d'administration d'un office HLM, je constatais que le niveau de revenus baissait d'année en année, que beaucoup ne vivaient plus que d'allocations sociales. Je me disais qu'il ne pouvait pas y avoir de société équilibrée dans de telles conditions. Il faut assurer la sécurité mais aussi, plus largement, redonner un avenir à tous, à chacune et à chacun des Français, afin d'éviter qu'une partie de la France ne se désespère, comme lors de la dernière campagne électorale.