Madame la ministre, l'unanimité contre le chômage, c'est très beau et louable. Mais, au vu de votre politique – pas celle du ministère du travail en particulier mais celle du Gouvernement – , on peut se poser la question suivante : luttez-vous contre le chômage ou pour la baisse des statistiques du chômage ? De notre point de vue, ce n'est pas la même chose. Que fait le Gouvernement jusqu'à présent, si ce n'est développer l'emploi précaire, par exemple avec les CDI – contrat à durée indéterminée – de chantier, et faciliter les licenciements ?
Nous sommes plusieurs élus, dans cet hémicycle, à visiter de plus en plus de cimetières industriels parce que les politiques qui ont été menées – vous terminez le travail qui a été commencé avant vous – libèrent les énergies à tel point qu'aujourd'hui on peut licencier en France même sans justification économique. Nous voyons des gens jetés au chômage à cause de votre politique.
Si vous voulez réellement lutter contre le chômage, il faut, vous le savez, relancer l'activité dans le pays – la clé se situe d'ailleurs peut-être davantage du côté du ministère de l'économie et des finances que de celui du travail. Vous ne voulez pas entendre que nous vivons dans un contexte de pénurie d'emplois. Alors vous faites des ajustements de curseur, en contrôlant davantage les chômeurs, par exemple, mais ce n'est pas ainsi que vous relancerez l'emploi pérenne. Si telle est vraiment votre intention, écoutez vos oppositions, qui vous proposent des solutions ambitieuses. Mais votre souhait, visiblement, c'est de pouvoir démontrer, à l'horizon de quelques mois, que les statistiques du chômage ont diminué. Or vous savez que le simple fait de placer des gens en formation les fait disparaître des statistiques du chômage. La réalité sociale qui se cache derrière en est-elle pour autant modifiée ? La réponse est évidemment négative.