Monsieur Ciotti, cette commission d'enquête a été votée à l'unanimité de la commission des Lois. Personne n'y a été contraint, et en tout cas certainement pas la majorité. Nous sommes tous animés par la même quête de la vérité, et vous avez pu constater dans quels délais records cette commission a été constituée. (Protestations sur les bancs des commissaires des groupes de l'opposition).
En revanche, après avoir pris connaissance de la liste des auditions que propose le corapporteur Guillaume Larrivé, je ne sais pas si nous sommes tous animés par la même sincérité. L'objectif en effet de nos auditions est de nous permettre de faire toute la lumière sur les événements du 1er mai, il n'est pas de nous focaliser exclusivement sur les faits qui se sont produits place de la Contrescarpe.
Je vous rappelle que des poursuites judiciaires sont en cours et que nous ne pouvons pas nous immiscer dans celles-ci ; ce serait un comble pour le législateur de ne pas respecter la loi et de ne pas respecter la Constitution – et je sais, j'espère, monsieur le corapporteur, que vous êtes sensible à cet argument de droit.
Cela étant, vous proposez d'auditionner M. Girier, dont le nom est n'est apparu nulle part. Pourquoi alors ne pas auditionner plutôt M. Fratacci, le directeur de cabinet de M. Gérard Collomb ? Il me semble, pour ma part, que l'audition du ministre de l'intérieur suffit à remplir nos objectifs.
Il n'est pas non plus envisageable, à moins de s'ériger en procureurs, d'entendre ceux qui sont aujourd'hui placés en garde à vue et susceptibles d'être prochainement mis en examen.
Les auditions des collaborateurs de l'Élysée posent également problème. Notre intention n'est pas d'interroger l'ensemble des équipes. S'il est légitime d'auditionner M. Strzoda ainsi que le colonel Lavergne, les autres auditions que vous proposez ne sont absolument pas opportunes, et je ne puis imaginer que vous les envisagiez pour votre seule satisfaction. Je propose donc que nous nous en tenions à la liste proposée par la présidente.