Il nous semble nécessaire de procéder à un certain nombre d'auditions, dès lors qu'elles ont un rapport avec le sujet de la commission d'enquête. Cependant trois des auditions proposées posent question, à savoir celle du contrôleur général membre de l'état-major de la DOPC, celle du commissaire responsable du dispositif de la place la Contrescarpe ce jour-là et celle du commandant chargé de faire la liaison entre la préfecture de police de Paris et la Présidence de la République, puisque ces trois personnes sont en garde à vue depuis ce matin.
Cela signifie qu'elles sont sous le coup d'une procédure judiciaire, ce qui ouvre un débat juridique entre la commission et la chancellerie sur la question de savoir si leur garde à vue concerne les faits survenus le 1er mai ou, ainsi que semble l'indiquer la presse, la transmission de bandes vidéo à M. Benalla, auquel cas rien n'interdirait que nous les auditionnions. J'attire votre attention sur cette question, car il ne s'agirait pas qu'on nous empêche de les auditionner, ce qui compliquerait la suite de notre enquête.
En second lieu, et pour les raisons que je viens d'évoquer, il me semble évidemment nécessaire d'entendre plus vite que vous ne le proposez le directeur de cabinet du Président de la République, qui pourrait, lui aussi, être entendu par la justice dans le cadre de l'affaire. Or, si c'était le cas, nous ne pourrions plus l'auditionner ultérieurement. C'est pourquoi, si nous recevons dès lundi le ministre de l'Intérieur, je souhaite que, dès lundi également, nous puissions auditionner M. Patrick Strzoda.
Par ailleurs, vous n'avez pas cité parmi les membres de la préfecture de police que vous souhaitez entendre le directeur de cabinet du préfet de police, M. Pierre Gaudin, dont l'audition me semble nécessaire à l'élucidation de la vérité, tout comme il faudrait que nous entendions le directeur général de la police nationale, ainsi que quelques personnes dont je vous transmettrai les noms par écrit.
En ce qui concerne le désaccord qui existe entre les deux corapporteurs sur la liste des auditions nécessaires, notre groupe ne juge pas nécessaire à ce stade d'auditionner M. Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, dont les fonctions ne sont pas liées aux événements dont nous nous occupons. Nous ne voyons pas non plus ce que l'audition de M. Castaner apporterait à notre commission si ce n'est de nourrir un débat purement politique.
En revanche, entendre M. Crase est indispensable : il était sur place, au coeur du dispositif qui sème le trouble. Indispensable est également l'audition de M. Bruno Roger-Petit, puisque il a affirmé, au nom de la Présidence de la République, que, suite aux événements, un certain nombre de décisions avaient été prises, ce qui n'est pas exact. Il est donc nécessaire de savoir ce qui a conduit à cette désinformation.
Pour le reste, madame la présidente, nous vous ferons parvenir par écrit la liste des auditions proposées par notre groupe. Je suggérerais par ailleurs que soient transmises à l'ensemble des groupes les deux listes des corapporteurs, afin que les uns et les autres puissent se prononcer sur vos désaccords.