Madame la rapporteuse, vous parlez de dignité. C'est en effet une question de dignité que de respecter l'usage de la langue. Vous ne pouvez pas imposer une langue à une personne qui a subi autant de traumatismes, et cela alors que, dans sa vie quotidienne, y compris avant les traumatismes et l'exil, cette personne était polyglotte et utilisait divers moyens d'expression.
Vous dites que les personnels de l'OFPRA vous ont indiqué qu'ils étaient prêts à s'investir. Précisément : ces personnels s'investissent jusqu'à l'épuisement ; ils sont sensibles à ces questions.
Toutefois, il semblerait que vous soyez restée sourde à l'autre volet de leur expression. En effet, ces mêmes personnels sont prêts à s'investir dès lors qu'on leur en donnera les moyens. Or la maigre augmentation que vous avez évoquée ne suffira pas – nous l'avions déjà dit à l'époque. Ces agents le disent et le répètent : ils s'investiront, ils feront leur travail, mais sans moyens supplémentaires, ce sera aux dépens du bien-être des personnes qui seront face à eux et de leur propre bien-être, car être digne et respectueux des migrants, c'est aussi entendre leur parole dans des conditions acceptables. Votre prétendue efficacité se fait au détriment de cette dignité !