Scamark est une entité du groupement Leclerc en charge de la marque de distributeur (MDD). Retenez qu'il s'agit de 3,5 milliards de produits vendus par an et de 7 500 références ; nous avons donc une grande responsabilité dans les produits que nous mettons sur le marché.
Vous parliez de parts de marché : concernant la MDD, sur 100 euros ou 100 kilos vendus en France, 20 % sont issus de Scamark.
Concernant l'aspect qualité, le cahier des charges comporte des certifications et une définition de ce que nous attendons. Des contrôles sont réalisés et des tests effectués avant le lancement d'un produit sur le marché. Effectivement, des autocontrôles sont réalisés sur les produits déjà commercialisés. Enfin, nous avons mis en place une veille de nos produits qui tient compte des avis des consommateurs.
En moyenne, nous effectuons 40 000 analyses par an, 600 audits d'usine, et 53 personnes suivent ces dossiers.
S'agissant de la sécurité et de la santé, nous nous sommes engagés à réduire les pesticides. D'une part, en démocratisant le bio, et, d'autre part, en nous engageant dans les filières, avec les producteurs, pour une agriculture raisonnée. Nous travaillons avec le ministère de l'agriculture sur le label HVE – haute valeur environnementale – pour inciter les grandes filières, comme celle des fruits et légumes, à changer de pratiques agricoles. Nous le faisons sur la première gamme, mais également sur les produits surgelés. Nous travaillons directement avec les grands producteurs et les coopératives.
Concernant les additifs, nous avons travaillé avec une organisation non gouvernementale (ONG) pour aller au-delà de la réglementation sans être dans le marketing de la peur. ! Nous avons étudié les législations de Nouvelle-Zélande, d'Australie et du Canada, qui sont plus avancées, et les propositions de différentes ONG. Nous avons ensuite défini une liste de produits à supprimer ; le dioxyde de titane, les acides gras « trans » et les colorants azoïques ont déjà été supprimés.
Nous sommes également conscients que les additifs ne doivent être utilisés qu'en cas de nécessité absolue – pour la conservation, par exemple.
Nous avons également travaillé avec l'ONG Foodwatch, qui a attiré notre attention sur le problème des encres minérales, afin de les éliminer – même si aucune législation n'a été adoptée sur cette question. Nous avons en effet appris que les emballages comportent du carton recyclé provenant de journaux imprimés avec de l'encre minérale. Par ailleurs, il a été démontré que nous pouvons aussi trouver de l'encre minérale à la source du produit et non pas sur l'emballage ; les cacaos de Côte-d'Ivoire, par exemple, en contiennent.
Nous nous sommes engagés sur la nutrition dès 2009, à travers le programme national nutrition santé (PNNS), à réduire le sucre, le sel et le gras – 4 250 tonnes par an de sucre, 200 tonnes de sel et 1 400 tonnes de gras. Comme tous nos concurrents, les actions que nous menons sont forcément massives, puisque nous vendons beaucoup de produits.
Voici quelques actions emblématiques : en 2008, notre Cola contenait 11,6 % de sucre, aujourd'hui il n'y en a plus que 9,5 %, soit une réduction de 31 grammes – c'est six morceaux de sucre en moins. En 2007, nos crèmes desserts contenaient 12 % de sucre ajouté, elles n'en contiennent plus que 9 %, et nous sommes passés, en sucres totaux, de 15 % à 13 %, soit une diminution de 2,5 points. La marque Danette est 34 % plus sucrée.
La loi nous interdit de faire de la publicité sur ces baisses, le règlement européen imposant l'affichage à partir de moins 25 % et de moins 30 %. Or nous avons pris le parti de réduire le sucre, le sel et le gras dans les produits de consommation courante, et non pas de faire une catégorie allégée. En revanche, grâce au Nutri-Score, un indicateur indiquera que tel produit est meilleur que tel autre.
Enfin, nous n'allons pas jusqu'à moins 25 % ou moins 30 %, car si le consommateur veut consommer mieux, il veut aussi du plaisir.
Nous sommes les seuls à avoir supprimé, depuis dix ans, les emballages des dentifrices ; or nous constatons que les clients achètent plutôt les marques concurrentes, le packaging étant probablement attirant. Par ailleurs, nous informons le consommateur depuis 2004 sur la nutrition.
Nous avons aussi mené une réflexion sur le e-commerce : l'image vue par les internautes correspond-elle au produit livré ? Tous les produits de Scamark ont un code-barres de 15 positions et non pas de 13. Pourquoi ? Parce que les deux dernières positions nous permettent de charger la photo et de communiquer sur la recette. Le consommateur doit être livré du produit qu'il a commandé sur le site. Par ailleurs, quand nous changeons une recette, la photo doit correspondre au produit. Nous voulons que le consommateur soit bien informé. Or aujourd'hui, selon les règles standard, le code-barres reste le même alors que la recette a été changée. Nous allons donc plus loin que ce qui est exigé pour l'information du consommateur.