Intervention de Stephan Arino

Réunion du jeudi 12 juillet 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Stephan Arino, directeur de la qualité et du développement durable du groupe Leclerc :

La qualité et la nutrition sont des enjeux majeurs pour notre enseigne. Ce que vous a expliqué M. Gheeraert est la traduction opérationnelle de l'engagement que nous avons pris, au niveau de l'enseigne, en 2017, dans le cadre de notre manifeste « Leclerc pour la planète ». Nous y parlons de la suppression d'un certain nombre de molécules indésirables, des emballages, ainsi que d'une information nutritionnelle simplifiée qui aidera le consommateur à mieux décrypter les étiquettes des produits qu'il achète.

Nous avons participé aux discussions au ministère de la santé sur le Nutri-Score, nous l'avons testé sur nos drives, en complément d'un autre dispositif que nous avions identifié, d'origine australienne, le Nutri Mark. Nous tenons les résultats de l'étude à votre disposition : une étude que nous avons menée pendant trois mois sur plus d'un million de paniers. Nous avons pu constater, en conditions réelles, son impact positif sur la qualité nutritionnelle des paniers des consommateurs de nos drives.

Avec cependant un bémol. Si les produits sont bien notés, les clients les achètent, mais lorsqu'ils sont notés D ou E, les clients se reportent sur des produits concurrents qui n'ont pas le Nutri-Score, pensant sans doute qu'ils sont meilleurs dans leur catégorie. Or, en général, nous avons tous les mêmes profils, donc tous les mêmes notes.

D'où l'importance d'avoir une démarche globale, obligatoire, commune à tous les distributeurs et surtout à toutes les marques nationales. Notre enjeu est de pouvoir être comparé à toutes les marques ; d'où l'utilisation du Nutri-Score dans nos drives pour toutes les marques, afin que le consommateur puisse faire un choix éclairé.

Nous respectons bien évidemment la réglementation relative aux aspects qualité, sécurité sanitaire et hygiène. Néanmoins, les lanceurs d'alerte, ONG ou scientifiques, mettent en avant un certain nombre de problématiques ; la science est toujours en avance par rapport à la réglementation et aux politiques, ce qui nous place dans des situations un peu compliquées quand il n'y a pas de règles.

M. Gheeraert l'a évoqué pour les huiles minérales. Nous devons jongler avec les enjeux environnementaux et de réduction des emballages et les enjeux de sécurité sanitaire, avec la migration des huiles pour laquelle il n'existe pas de norme, mais pour laquelle on nous demande de prendre position. D'où la nécessité d'avancer tous ensemble sur ces sujets et au-delà du principe de précaution, vers la définition de normes et de règles communes à tous.

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