Non, monsieur le président, nous ne vous avons pas présenté le « monde idéal » de la grande distribution ; il s'agit d'une réalité identique pour tous les grands distributeurs. Nous sommes perpétuellement accusés de mal faire, nous sommes victimes de food bashing. Or nous avons peu d'occasions de dire que nous menons des actions et des actions positives, que nous sommes des partenaires du monde agricole, d'ONG, des pouvoirs publics. C'est la raison pour laquelle il était important de vous rencontrer dans un cadre dépassionné.
Par ailleurs, les médias traitent de problématiques sans les prendre dans leur globalité. Par exemple, nous n'achetons pas la grande majorité de nos produits à la ferme, et quand nous en achetons – nous avons des partenariats – cela se passe très bien. Hier, j'étais à Argentan, des producteurs locaux sont nos partenaires depuis vingt ans ; les enfants ont repris le contrat que leurs parents avaient avec nous. La part de ce type de productions commence, chez nous, à concurrencer, en termes de part de marché, les premiers prix.
Par ailleurs, concernant le blé, le lait, le sucre, vous savez bien que tout ne dépend pas de la grande distribution s'agissant de la détermination des prix.
Enfin, et c'est l'un des objectifs de cette commission, il convient de travailler sur un modèle agroalimentaire et industriel, auquel nous avons tous répondu à un moment donné : une demande sociétale visant à développer la consommation. Aujourd'hui, les aspirations du consommateur changent. Nous devons tous nous adapter pour lui donner satisfaction.
Cela prendra du temps, comme cela en a pris pour construire une industrie agroalimentaire performante qui a permis d'exporter. Tout le monde aujourd'hui est engagé dans cette mutation et chacun est prêt à faire des efforts.
C'est le point positif : nous sommes tous partenaires et nous nous sommes tous engagés dans des transformations de méthodes – et ce n'est pas uniquement de la communication. Les mentalités doivent changer, les pratiques aussi, mais nous sommes tous de bonne volonté, puisque ce changement répond aussi aux aspirations de nos clients.